Quel avenir pour le groupe Wagner après la mort d'Evguéni Prigojine ?
Quel avenir pour le groupe Wagner après la mort d'Evguéni Prigojine ?

Quel avenir pour le groupe Wagner après la mort d'Evguéni Prigojine ?

La mort d’Evguéni Prigojine, mercredi 23 août, dans le crash d’un avion entre Moscou et Saint-Pétersbourg (Russie), sonne-t-elle la fin de Wagner ? L’avenir du groupe paramilitaire, amputé de plusieurs de ses cadres, est désormais en suspens, deux mois après sa rébellion avortée.

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Dès vendredi, le président russe, Vladimir Poutine, a signé un décret obligeant les membres des groupes paramilitaires à prêter serment à la Russie, comme les soldats de l’armée régulière. Ils devront jurer “fidélité” et “loyauté” à Moscou. Une manière pour le Kremlin, qui dément toute implication dans le crash de l’avion, de réaffirmer son contrôle ?

Une véritable “décapitation” de Wagner

Le crash de l’avion, mercredi, n’a pas seulement emporté le patron du groupe Wagner. À bord se trouvaient aussi Valeri Tchekalov, chargé de la logistique de la milice, ou encore Dmitri Outkine, l’un des fondateurs de Wagner et bras droit d’Evguéni Prigojine. Il était aussi son commandant opérationnel, “responsable de graves atteintes aux droits de l’homme commises par le groupe” telles que des faits de tortures ou des exécutions sommaires, selon le Journal officiel de l’Union européenne.

“C’est une décapitation” de la milice, résume Ulrich Bounat, chercheur associé à l’Institut Open Diplomacy et auteur de La guerre hybride en Ukraine, quelles perspectives ? (éd. du Cygne, 2016). Pour Catrina Doxsee, chercheuse au Center for Strategic and International Studies, “la Russie va probablement mettre en place un nouveau leadership à la tête de Wagner, plus loyal envers le Kremlin et davantage surveillé que sous Prigojine, tout en maintenant un maximum de continuité sur le plan opérationnel”.

“L’écosystème de Wagner et de l’ensemble des forces paramilitaires privées a pu être autorisé comme une forme de test”, poursuit auprès de franceinfo Mathieu Boulègue, chercheur associé pour le programme Russie-Eurasie du Royal Institute of International Affairs, basé à Londres.

“Prigojine est allé un peu loin, s’est approprié trop de pouvoir. Cela sonne probablement la fin d’un système. Plus jamais on ne laissera autant de pouvoir.”

Mathieu Boulègue, chercheur associé au Royal Institute of International Affairs

à franceinfo

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