Fresque historique poignante, servie par un beau casting international, "Joyeux Noël" relate une authentique histoire de fraternisation, survenue le jour de Noël 1914. Un interlude émouvant mais de courte durée, au milieu d'une terrible guerre.
Lorsque la guerre surgit au creux de l’été 1914, elle surprend et emporte dans son tourbillon des millions d’hommes. Nikolaus Sprink, prodigieux ténor à l’opéra de Berlin, va devoir renoncer à sa belle carrière et surtout à celle qu’il aime : Anna Sörensen, soprane et partenaire de chant. Le prêtre anglican Palmer s’est porté volontaire pour suivre Jonathan, son jeune aide à l’église. Ils quittent leur Ecosse, l’un comme soldat, l’autre comme brancardier. Le lieutenant Audebert a dû laisser sa femme enceinte et alitée pour aller combattre l’ennemi.
Mais depuis, les Allemands occupent la petite ville du Nord où la jeune épouse a probablement accouché à présent. Et puis arrive Noël, avec sa neige et son cortège de cadeaux des familles et des Etats-majors. Mais la surprise ne viendra pas des colis généreux qui jonchent les tranchées françaises, écossaises et allemandes…
Joyeux Noël
Sortie :
9 novembre 2005
|
1h 55min
De
Christian Carion
Avec
Diane Kruger,
Benno Fürmann,
Guillaume Canet
Presse
3,1
Spectateurs
3,8
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Aussi surprenant que cela puisse paraitre, Joyeux Noël est inspiré d’une histoire vraie qui s’est déroulée durant la Première Guerre mondiale à plusieurs endroits du front durant Noël 1914. En lisant le livre de Yves Buffetaut, Batailles de Flandres et d’Artois 1914-1918, le réalisateur Christian Carion découvre un passage intitulé “L’incroyable Noël de 1914” dans lequel l’auteur évoque les fraternisations entre ennemis.
Bouleversé par une telle trouvaille, l’apprenti-cinéaste en parle au producteur Christophe Rossignon. Ce dernier trouve le sujet magnifique, mais conscient de son ampleur, il propose déjà à Christian Carion de faire ses armes en tournant quelques courts métrages. Après le succès de son premier long, Une hirondelle a fait le printemps, le producteur l’encourage alors à s’atteler à ce qui allait devenir Joyeux Noël.
En 2002, Christian Carion s’attaque donc à l’écriture du scénario. Son premier travail a été de se documenter sur les fraternisations, de récupérer toutes les informations possibles pour savoir concrètement ce qui s’était passé.
“J’ai exhumé une série de faits divers extraordinaires dans les archives britanniques pour beaucoup, et plus tard françaises et allemandes. Autant dire que l’on n’y entre pas facilement. Ce sont des lieux essentiellement fréquentés par des historiens professionnels. Grâce à Yves Buffetaut, j’ai pu accéder à ces documents.
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En France, ils sont gardés par l’armée qui, si elle ne peut en empêcher la consultation, n’en fait pas la publicité. Quant aux archives allemandes, je n’ai pas eu de mal à les consulter puisque beaucoup sont gardées en France, c’est la conséquence de la Seconde Guerre mondiale” explique le réalisateur.
La Trêve de Noël
La Grande Guerre surgit en plein été 1914 et tout le monde pense que les combats ne vont durer que quelques mois. Les hommes pas – ou peu – préparés sont envoyés au front et après plusieurs semaines de marches, les soldats se retrouvent immobilisés dans des tranchées, vivant face à leur ennemi.
Ces derniers mettent alors un visage, une voix, un prénom sur les soldats du camp adverse… Et durant les pauses, des fraternisations ont parfois lieu. Pourtant interdites et punies de mort, ces “pauses” ont eu lieu à plusieurs endroits et ont fortement été réprimées par les autorités militaires.
La fraternisation racontée par Christian Carion dans son film est inspirée de ce qui s’est déroulé dans les tranchées entourant la ville d’Ypres en Belgique. Des événements immortalisés aujourd’hui par une croix située au mémorial de Ploegsteert.
Le matin du 25 décembre 1914, les soldats français et britanniques entendent des chants de Noël monter des tranchées ennemies et découvrent des sapins le long des lignes allemandes (envoyés par le Kaiser Guillaume II qui estimait que « même en temps de guerre, on ne doit pas perdre ses valeurs »).
Les deux camps sortent alors et se retrouvent sur le No man’s land. Le ténor allemand Walter Kirchhoff (incarné par Benno Fürmann dans le film) interprète des chants de Noël pour les soldats « ennemis ». Les hommes échangent des cadeaux, mangent ensemble, discutent, prennent des photos et jouent même au foot. A la fin du match, ils enterrent leurs morts sur le champ de bataille.
Si la plus grande partie des photos prises lors de cette célèbre trêve de Noël ont été détruites ou confisquées, quelques-unes ont été sauvées et publiées par le Daily Mirror en janvier 1915.
Considérées comme une mutinerie par les Etats-majors, ces fraternisations montrent surtout le refus de ces jeunes hommes – partis pour une guerre courte – d’un conflit sanglant et intérminable. Pour éviter que ces événements ne se répétent les années suivantes les Etats-majors ordonnèrent des tirs d’artillerie chaque nuit de Noël.