Le bilan des tueries attribuées aux Forces démocratiques alliées (ADF) dans l’est de la République démocratique du Congo, s’est encore alourdi. Dans la région de Beni, dans l’est du pays, 42 corps ont été retrouvés après une tuerie survenue dans la nuit de mercredi 12 à jeudi 13 juin, a annoncé le colonel Alain Kiwewa Mitela, administrateur du territoire de Lubero, où se sont déroulés les faits.
Ce nouveau massacre fait passer à près de 150 le nombre de personnes tuées par les ADF dans le nord de la province du Nord-Kivu depuis le début du mois, selon les données des autorités locales et de la société civile.
Les ADF, à l’origine des rebelles ougandais majoritairement musulmans implantés depuis le milieu des années 1990 dans l’est de la RDC, ont multiplié ces dernières semaines les attaques de villages, de voyageurs et de centres de santé, le plus souvent pillés.
Un groupe affilié à l’organisation Etat islamique
Du 1er au 11 juin, l’organisation Etat islamique a revendiqué une quinzaine d’attaques sur des villages et des routes proches de Beni. Ils affirment avoir tué 125 personnes, presque exclusivement des civils. Leon Siviwe, responsable administratif de Beni-Mbau, a lui fait un décompte d’au moins 109 personnes tuées dans des attaques attribuées aux ADF au cours des dix premiers jours de juin. Une source sécuritaire a elle déclaré à l’AFP sous couvert d’anonymat avoir dénombré 138 morts sur la même période.
Les ADF ont prêté allégeance en 2019 à l’EI, qui les présente comme sa “province d’Afrique centrale” (Iscap), et sont aussi accusés de récentes attaques sur le sol ougandais. Fin mai, les autorités de la région de Béni, dans le nord de la province du Nord-Kivu, avaient lancé un appel urgent au gouvernement face à l’intensification des attaques meurtrières.