C’est l’un des meilleurs films de gangsters de l’Histoire et vous ne l’avez sans doute jamais vu !
C’est l’un des meilleurs films de gangsters de l’Histoire et vous ne l’avez sans doute jamais vu !

C’est l’un des meilleurs films de gangsters de l’Histoire et vous ne l’avez sans doute jamais vu !

Le 12 juillet, l'éditeur The Jokers sort As Tears Go By, premier film de Wong Kar Wai, en Blu-ray 4K. Focus sur cette oeuvre fondatrice de l'univers du célèbre metteur en scène.

Wong Kar Wai, légendaire cinéaste chinois, a connu la renommée internationale après le triomphe d’In The Mood For Love, César du meilleur film étranger en 2001.

Le cinéaste de 66 ans se fait désormais très rare ; son dernier film, The Grandmaster, date déjà de 2013. Il est toutefois attendu prochainement sur le petit écran avec le projet Blossoms Shanghai.

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En attendant, le distributeur The Jokers a eu la bonne idée d’effectuer un petit retour aux sources en sortant le blu-ray 4K du premier film du maître chinois : As Tears Go By (1989).

As Tears Go By – Ainsi vont les larmes

Sortie :

14 mai 1989

|
1h 42min

De
Wong Kar-Wai

Avec

Maggie Cheung,
Andy Lau,
Jacky Cheung

Spectateurs
3,8

Cette pépite du cinéma asiatique bénéficie d’une sublime restauration HD. Pour rappel, As Tears Go By nous présente un petit gangster de Hong-Kong, Wah, campé par Andy Lau. Ce dernier se partage entre son boulot habituel, le recouvrement de dettes, et la nécessité de protéger son acolyte, Fly (Jacky Cheung), à la conduite problématique.

Celui-ci ne cesse d’emprunter de l’argent qu’il ne peut jamais rembourser. Mais cette vie, déjà̀ passablement déréglée, est bouleversée quand Wah doit héberger sa jolie cousine, Ngor (Maggie Cheung), qui vit loin de la ville, sur l’île de Lantau.

Wah entame alors un épuisant va-et-vient entre son amour naissant pour Ngor, mirage d’une vie paisible, et sa fidélité́ à son “frère” de gang, Fly, tabassé à répétition par les hommes de main d’un autre gangster, Tony. Wah devra choisir sa destinée.

Metteur en scène du regret et de l’amour impossible, Wong Kar Wai installe déjà son univers dans ce premier long-métrage, imposant un style qui le suivra toute sa carrière.

INFLUENCE MEAN STREETS

As Tears Go By est fortement influencé par Mean Streets de Martin Scorsese, avec lequel il partage de nombreux points communs.

Sorti en 1973, ce long-métrage fondateur de l’oeuvre du réalisateur new-yorkais relate également l’histoire d’une amitié entre un petit gangster solitaire et son acolyte, un chien fou incontrôlable.

Au centre de ces récits, ce duo de criminels, dont l’un (Charlie/Harvey Keitel, Wah/Andy Lau) obéit à son boss, tandis que le second (Johnny Boy/Robert de Niro, Fly/Jacky Cheung) est en roue libre, se laissant aller à ses pulsions de violence, ne respectant rien des coutumes de la pègre locale.

Le plus sage des deux petites frappes s’est confié une mission : protéger ce “frère” turbulent jusqu’au sacrifice. Chez Scorsese, Harvey Keitel agit surtout au nom d’une pulsion spirituelle et religieuse.

En revanche, chez Wong Kar Wai, Wah protège Fly comme un grand frère protège son petit frangin. L’autre aspect qui relie As Tears Go By à Mean Streets est la relation de Wah avec sa cousine Ngor, qui rappelle celle de Charlie avec Teresa.

Mean Streets

Sortie :

12 mai 1976

|
1h 50min

De
Martin Scorsese

Avec
Robert De Niro,
Harvey Keitel,
David Proval

Spectateurs
3,8

Streaming

Cette dernière souffre d’épilepsie tandis que dans As Tears Go By, Ngor rend visite à Wah pour consulter un médecin pour un problème aux poumons. Au départ, les retrouvailles sont plutôt sèches ; petit à petit, ils vont finir par tomber amoureux.

L’amour impossible, confinant à la tragédie, sera bien évidemment l’une des thématiques majeures du cinéma de Wong Kar Wai par la suite. Toutes ses obsessions sont donc déjà présentes dans As Tears Go By, le tout nimbé d’une poésie sombre et mélancolique.

Le film est-il toutefois sous l’influence incontestable de Mean Streets ? “Je n’ai emprunté que le personnage joué par Robert de Niro”, a confié Wong Kar Wai des années plus tard. “Mais je pense que les Italiens ont beaucoup de points communs avec les Chinois : leurs valeurs, le sens de l’amitié, leur mafia, leurs pâtes, leur mère”, a-t-il précisé.

Sélectionné à la Semaine de la Critique du Festival de Cannes 1989, le film connaît un beau succès à l’international. Il a également lancé la carrière d’un cinéaste devenu par la suite une figure incontournable du cinéma d’auteur.