Les autorités de transition au Burkina Faso ont décrété, jeudi 13 avril, la “mobilisation générale” afin de “donner à l’Etat tous les moyens nécessaires” pour faire face aux attaques jihadistes qui endeuillent régulièrement le pays. “Il s’agit surtout, à travers ce décret, de donner un cadre juridique, légal à l’ensemble des actions à mettre en œuvre pour faire face à la situation que vit le Burkina Faso”, a expliqué la présidence dans un communiqué.
Cette décision intervient une semaine après la mort de 44 civils dans l’attaque de deux villages du nord-est du pays. Les autorités auront notamment “le droit de requérir les personnes, les biens et les services, le droit de soumettre à contrôle et à répartition les ressources au ravitaillement” et “le droit d’appel à l’emploi de défense, à titre individuel ou collectif”, précise le compte-rendu du Conseil des ministres.
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Plus de 10 000 morts
Selon la loi portant sur l’organisation de la défense nationale, “en cas de danger menaçant la sécurité et l’intégrité territoriale, la sécurité des institutions et celle des populations, le chef de l’Etat peut, outre l’état d’exception, décréter pour tout ou partie du territoire national : la mise en garde, l’état d’urgence, la mobilisation générale”.
En décembre, le président de transition, le capitaine Ibrahim Traoré, avait saisi le Conseil constitutionnel pour la prise de ce décret et avait obtenu un avis favorable. Le Burkina Faso, théâtre de deux coups d’Etat militaires en 2022, est pris depuis 2015 dans une spirale de violences jihadistes. Depuis sept ans, les violences ont fait plus de 10 000 morts, des civils et des militaires, selon des ONG, et quelque deux millions de déplacés.